Double page d'un carnet de voyage
Bogotà, Colombie 2018
La série des Dialogues schématiques fût conçue sur des carnets de voyage au coeur du continent Sud- américain. Elle se matérialisa dans un atelier à Paris, rue Rivoli, durant une résidence de production (Septembre 2018 à Mars 2019). Voici le récit de sa création : L'été 2016, Tina partît en Colombie, son pays d'origine maternelle pour des raisons familiales. Trois mois plus tard, attiré par la culture latino, Charly la rejoignit. Ils voyagèrent ensemble dans ces terres sur le principe de l'échange. Si une voiture les prenait en autostop, ils aimaient leur offrir quelque chose; si une famille les accueillait pour une nuit, ils préparaient un repas, si c'était pour des semaines, ils y peignaient des fresques.
L'un des premiers lieux dans lequel ils posèrent leur sac à dos pour plusieurs mois fût la Reserva Sasardi dans le petit village de Triganà. Ils furent accueillis par Alberto qui proposait un volontariat afin de retaper une maison en bois en plein coeur de la jungle tropicale et d'agrandir les zones d'agricultures de la réserve naturelle. Dans cette maison, le manque d'eau courante, d'électricité et de mur constituèrent finalement un plus, une force. Bercés par les cris d'animaux sauvages, les odeurs et les couleurs éclatantes, les étoiles en myriade et la brume matinale, Tina et Charly virent une lente métamorphose éclore de leurs dessins. Comme leur environnement fût révélateur, leur style évolua pour se concentrer vers un essentiel, une approche schématique. Cette période fût aussi marqué par les histoires en cadavre exquis qu'ils se racontaient le soir afin de trouver le sommeil en stimulant leur imaginaire. Alfons naquît ici.
Quelques mois plus tard, Tina et Charly se trouvèrent de l'autre côté du pays, dans la région du Putumayo, aux portes de l'Amazonie. Ils choisirent cette région car elle accueille une grande diversité de tribus indigènes et la medecina tradicional y est fortement ancrée. Une famille indigène composée d'une femme Hemberra et d'un homme Kofan, leurs filles et leurs petits enfants leur offrît une chambre dans la maison à Sibundoy. Tina et Charly s'intéressèrent aux coutumes des autochtones, s'imprégnèrent de leur histoire ou leur cosmovision et rencontrèrent plusieurs chamanes avant de faire le pas. Ils expérimentèrent des cérémonies sacrées comme El Temazcal ou El Yajé qui favorisèrent l'évolution de leur processus de création. Pour partager ces expériences transdimentionnelles, les mots étaient souvent inadaptés, la construction syntaxique linéaire trop ennuyante et c'est ainsi que la schématisation de leurs pensées devint la prolongation logique de leurs paroles.
Cérémonie sacrée
acrylique sur toile, 110 x 160 cm
accrochage en kakémono, Paris, 2019
Cosmovision
acrylique sur toile, 110 x 160 cm
accrochage en kakémono, Paris, 2019
Cosmovision
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Cérémonie Sacrée
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
La ritualisation du dessin façonna la série des Dialogues schématiques. Le procédé fit invariable, ils trouvèrent dans ces contraintes un univers : une nouvelle manière de percevoir le langage et de dialoguer. Un nouveau but surgît de ces découvertes, celui d'inventer un langage graphique et universel basé sur l'émotion, l'intuition et l'écoute du moment présent. Les discussions graphiques se succédèrent, remplis de leur voyage en Colombie, Tina et Charly peignirent les concepts et les expériences qui avaient favorisé l'évolution des cosmovisions respectives les animant. Ils composèrent ces dialogues par deux, en diptyque, pour lier des thématiques par la poésie, la comparaison, la dualité ou la simple analogie. Ce choix reflétait le duo, l'union des polarités masculine et féminine qui q'unissaient pour cocréer en symbiose.
Cycle de l'eau
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Feu Sacrée
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Ils fixèrent le processus de création comme une méthode de travail et la décomposèrent en plusieurs étapes. Le rôle des couleurs fut majeur puisqu'il détermina une seconde lecture des tableaux. Grâce au code couleur et à la signature/légende, nous parvenions à déchiffrer les traits selon leur "interlocuteur de forme". La première étape est de définir un thème de discusion puis de le symboliser en le dessinant avec un stylo ou un crayon noir. C'est la base, le postulat, la première forme qui apparait sur la toile. Ensuite l'interlocuteur qui n'a pas dessiner cette forme noir, à la "parole". Tina en rouge, Charly en vert ou une collaboration en bleu, dessine une forme symboliquement connectée à son argument : schématise son idée. L'autre répond et cela se répète jusqu'à obtenir un point d'entente, d'équilibre, qui signe la fin du dialogue et de l'oeuvre.
Orage
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Pyramides
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Icaro
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Penser
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage kakémono, Paris, 2019
Musique
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage en kakémono, Paris, 2019
Danser
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage en kakémono, Paris, 2019
Amour - Sexualité
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage en kakémono, Paris, 2019
Universel - Personnel
Acrylique sur toile, 110 x 160 cm
Accrochage en kakémono, Paris, 2019
Cycle de l'eau et Cosmovision
Vue de l'exposition l'Echantillon d'un jardin
Galerie de la SCEP, Marseille, Octobre 2019 - Janvier 2020
Gauche: Inclusion de Valenrtin Martre
Milieu: (Lapso(Lapse) de Romain Dumesnil
Publication sur l'exposition
https://www.enrevenantdelexpo.com/2019/11/25/lechantillon-dun-jardin-galerie-de-la-scep-marseille/
Métro Boulot Dodo - Explorer Jouer Méditer - Miracle - Alchimie
Vue de l'exposition La Relève II, l'âge du Faire, curatée par la plateforme Parallèle
Au centre d'art la Compagnie, Marseille, Janvier-Février 2020
La série des Dialogues schématiques fût conçue sur des carnets de voyage au coeur du continent Sud- américain. Elle se matérialisa dans un atelier à Paris, rue Rivoli, durant une résidence de production (Septembre 2018 à Mars 2019). Voici le récit de sa création : L'été 2016, Tina partît en Colombie, son pays d'origine maternelle pour des raisons familiales. Trois mois plus tard, attiré par la culture latino, Charly la rejoignit. Ils voyagèrent ensemble dans ces terres sur le principe de l'échange. Si une voiture les prenait en autostop, ils aimaient leur offrir quelque chose; si une famille les accueillait pour une nuit, ils préparaient un repas, si c'était pour des semaines, ils y peignaient des fresques.
L'un des premiers lieux dans lequel ils posèrent leur sac à dos pour plusieurs mois fût la Reserva Sasardi dans le petit village de Triganà. Ils furent accueillis par Alberto qui proposait un volontariat afin de retaper une maison en bois en plein coeur de la jungle tropicale et d'agrandir les zones d'agricultures de la réserve naturelle. Dans cette maison, le manque d'eau courante, d'électricité et de mur constituèrent finalement un plus, une force. Bercés par les cris d'animaux sauvages, les odeurs et les couleurs éclatantes, les étoiles en myriade et la brume matinale, Tina et Charly virent une lente métamorphose éclore de leurs dessins. Comme leur environnement fût révélateur, leur style évolua pour se concentrer vers un essentiel, une approche schématique. Cette période fût aussi marqué par les histoires en cadavre exquis qu'ils se racontaient le soir afin de trouver le sommeil en stimulant leur imaginaire. Alfons naquît ici.
Quelques mois plus tard, Tina et Charly se trouvèrent de l'autre côté du pays, dans la région du Putumayo, aux portes de l'Amazonie. Ils choisirent cette région car elle accueille une grande diversité de tribus indigènes et la medecina tradicional y est fortement ancrée. Une famille indigène composée d'une femme Hemberra et d'un homme Kofan, leurs filles et leurs petits enfants leur offrît une chambre dans la maison à Sibundoy. Tina et Charly s'intéressèrent aux coutumes des autochtones, s'imprégnèrent de leur histoire ou leur cosmovision et rencontrèrent plusieurs chamanes avant de faire le pas. Ils expérimentèrent des cérémonies sacrées comme El Temazcal ou El Yajé qui favorisèrent l'évolution de leur processus de création. Pour partager ces expériences transdimentionnelles, les mots étaient souvent inadaptés, la construction syntaxique linéaire trop ennuyante et c'est ainsi que la schématisation de leurs pensées devint la prolongation logique de leurs paroles.
Feu Sacré (2019)
Acrylique sur toile, 110 x 170 cm
Dialogues schématiques